La Congrégation Notre Dame

Le temps de la fondation

En 1597, à Mattaincourt, dans les Vosges, arrive comme curé, un jeune chanoine, Pierre Fourier, Soucieux pour sa paroisse de renouveau pastoral et d’amélioration de la condition sociale de ceux dont il a la charge. Il devient le conseiller spirituel d’une jeune fille, Alix Le Clerc, qui lui confie l’appel de Dieu qu’elle a entendu de « faire une nouvelle maison de filles pour y pratiquer tout le bien que l’on pourrait ». Noël 1597 : avec quatre compagnes, Alix, qui a 21 ans, se consacre à Dieu dans l’église de Mattaincourt et la congrégation Notre-Dame reçoit sa première reconnaissance publique. L’instruction des filles, alors très négligée, sera le centre de leur vocation.

Le projet d’école

Dès 1598, s’ouvre la première école à Poussay pour les filles « tant pauvres que riches ». On y enseigne gratuitement. Par l’instruction, les religieuses veulent rendre les jeunes filles plus aptes à agir dans leur famille et dans la société. « Vous êtes ici pour instruire diligemment les petites filles à lire, écrire, travailler et connaître Dieu » écrit Pierre Fourier aux Sœurs de Notre-Dame. Bientôt toute la Lorraine sera couverte d’un réseau de petites écoles : « et sera bien instruite la jeunesse partout. » Moins d’un siècle plus tard, il y avait plus de 80 maisons en Lorraine, en France et dans quelques pays voisins.

Pierre FOURIER (1565 – 1640)

Pierre Fourier

Né à Mirecourt en Lorraine (aujourd’hui française) le 30 novembre 1565, Pierre Fourier fait ses études à l’université de Pont-à-Mousson. Il entre d’abord chez les chanoines réguliers de Chaumousey, puis décide de demander la cure de Mattaincourt où il ouvre pour la justice et l’amélioration de conditions sociales. Sa formation universitaire fit de lui un homme très cultivé. Pourtant, comme prêtre, il choisit une humble paroisse où le souci de la vie spirituelle et matérielle des gens dévorait ses journées et l’engageait à prendre position pour eux face aux grands de ce monde. Mais il fut aussi réformateur de son ordre religieux et fondateur avec Alix le Clerc de la Congrégation Notre-Dame qu’il guide pour son projet de création d’écoles pour les filles. La spiritualité de Saint Augustin, centrée sur la charité et la liberté, inspira toute sa vie et son action apostolique. Sa devise : « Etre utile à tous, ne nuire à personne. » Il mourut en 1640 et fut canonisé en 1897.

Alix LE CLERC (1576-1622)

Alix Le Clerc

Fille d’un notable de Remiremont, Alix Le clerc passe son enfance dans une localité proche de Mattaincourt. A 21 ans, elle décide de changer de vie à la suite d’une vive lumière intérieure, d’un appel de Dieu « quand je priais Dieu, il me venait toujours à l’esprit qu’il faudrait faire une nouvelle maison de filles pour y pratiquer tout le bien que l’on pourrait » … Elle trouve l’appui nécessaire auprès de son curé, Pierre Fourier pour créer à Noël 1597, avec quatre compagnes, la congrégation Notre-Dame qui ouvre, dès 1598, sa première école à Poussay en Lorraine. Les fondations se succèdent partout en France mais, morte à Nancy en 1622, Alix Le Clerc ne peut connaître la Bulle du Pape Urbain VIII datée du 8 août 1628, qui donne une reconnaissance officielle à la congrégation qu’elle a créée. Alix Le Clerc a été déclarée bienheureuse par le pape Pie XII le 4 mai 1947. Dans l’unique lettre qui nous reste, écrite de sa main le 4 juin 1620, elle laisse ce testament à ses sœurs :

Je supplie Dieu qu’il soit votre amour entier.